Croissance économique de l’Afrique : la BAD surclasse les prévisions mondiales 2023-2024
La Banque africaine de développement (Bad) semble plus audacieuse que la Banque mondiale, en termes de perspectives économiques 2023-2024 de l’Afrique. Dans son rapport semestriel Performance et perspectives macroéconomiques de l’Afrique, lancé le jeudi 19 janvier 2023 en Côte d’Ivoire, la Bad table sur une croissance d’environ 4% en moyenne en 2023-2024. Rapporté aux moyennes mondiales prévoyant 2,7% et 3,2%, ce chiffre est de loin plus audacieux.
Et, selon l’analyse complète de la croissance régionale, le rapport montre que les cinq régions du continent restent résilientes, avec des perspectives stables à moyen terme, bien qu’elles soient confrontées à d’importants vents contraires résultant des chocs socio-économiques mondiaux. Il identifie également les risques et appelle à des mesures monétaires et fiscales robustes, soutenues par des politiques structurelles, pour y faire face.
Tenant compte des risques mondiaux, le rapport émet une réserve sur les perspectives, compte tenu des risques mondiaux et régionaux actuels. Ces risques comprennent la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, le durcissement des conditions financières mondiales et l’augmentation connexe des coûts du service de la dette intérieure. Les changements climatiques – avec leurs effets néfastes sur l’approvisionnement en denrées alimentaires et le risque potentiel d’un changement de politique dans les pays où se tiendront des élections en 2023 – représentent des menaces tout aussi redoutables.
Le rapport préconise l’adoption de mesures politiques audacieuses à l’échelle nationale, régionale et mondiale pour aider les économies africaines à atténuer ces risques cumulés. Le rapport Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique sera publié aux premier et troisième trimestres de chaque année. Il vient compléter le rapport annuel de la Banque sur les Perspectives économiques en Afrique, qui se concentre sur les principaux thèmes politiques émergents qui sont pertinents pour le développement du continent.
Selon le rapport, la croissance moyenne estimée du Produit intérieur brut (PIB) réel en Afrique a ralenti à 3,8% en 2022, contre 4,8% en 2021, dans un contexte de défis majeurs consécutifs au choc du Covid-19 et à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Malgré ce ralentissement économique, 53 des 54 pays d’Afrique ont affiché une croissance positive. Les cinq régions du continent restent résilientes, avec des perspectives stables à moyen terme.
Jean Pierre MALOU