HEURTS À BANJUL : AUCUN MORT, LE GROUPE « OPÉRATION 3 YEARS JOTNA » INTERDIT
Au terme d’une journée de heurts, hier, entre partisans du groupe qui militent pour le départ du président et forces de l’ordre, le gouvernement gambien contre-attaque pour annoncer l’interdiction du groupe. Selon un communiqué du gouvernement, on dénombre une centaine d’arrestations dont le leader du mouvement à l’origine des émeutes. Côté bilan : aucune perte en vie humaine comme le laissait entendre la rumeur mais d’importants dégâts matériels sont à déplorer et une vingtaine de blessés dont 18 membres des forces de l’ordre.
« Pas une seule personne n’est morte pendant la manifestation », ont démenti les autorités dans ce communiqué signé du porte-parole du gouvernement, Ebrima Sankareh. Bien qu’il n’y ait pas eu de décès, « certaines personnes ont subi des blessures ne mettant pas leur vie en danger, dont 18 membres des forces de sécurité et sept civils », selon la même source. Une réponse à la rumeur qui annonçait la mort de trois protestants.
Le bilan de la manifestation, qui a rassemblé plusieurs centaines de personnes dans la banlieue de Banjul, est néanmoins sévère : 137 personnes arrêtées par la police, d’autres, en fuite ou tentant de quitter le territoire, selon le gouvernement. Parmi les arrêtés, le leader du groupe, Abdou Njie (Ndiaye).
Le gouvernement gambien contre-attaque ainsi à l’issue de cette journée d’émeutes. Après quelques mois d’activités, le groupe qui milite pour le départ du président Adama Barrow est désormais interdit. Estimant l’avoir jusqu’ici toléré, le gouvernement indique désormais que le collectif anti-présidentiel comme « un mouvement subversif, violent et illégal ». Il lui « interdit à jamais d’agir sur le territoire de la Gambie ».
Banjul était en ébullition, hier dimanche. Des heurts ont éclaté lorsque les manifestants ont voulu dévier de leur itinéraire pour se rapprocher du centre-ville.
En riposte, la police a fait usage de gaz lacrymogène pour les disperser et les manifestants ont répliqué en lançant des pierres sur les forces de l’ordre et en allumant des pneus sur la voie rapide menant au centre-ville.
Dans la foulée, les autorités ont également décidé de fermer le temps d’une enquête deux radios privées qui couvraient la manifestation. Il leur est reproché d’avoir servi de « plateforme » pour la diffusion de messages incitant à la violence ou à rejoindre le collectif anti-présidentiel.
Par ailleurs, quatre journalistes sont actuellement en garde à vue dans le cadre de l’enquête.
emedia.sn