Justin Trudeau veut un gel des ventes d’armes de poing
« Nous introduisons une législation pour appliquer un gel national sur la possession d’armes de poing », a déclaré le Premier ministre lors d’une conférence de presse, qu’il a donné en compagnie de plusieurs dizaines de proches de victimes de violences armées. « Cela signifie qu’il ne sera plus possible d’acheter, vendre, transférer ou importer des armes de poing où que ce soit au Canada », a-t-il ajouté.
Le Canada avait déjà interdit 1 500 modèles d’armes à feu de type militaire après une tuerie en avril 2020, la pire de l’histoire du pays, qui avait fait 23 morts en Nouvelle-Écosse. Le ministre de la Sécurité publique Marco Mendicino estime qu’environ un million d’armes de poing circulent dans le pays, dont beaucoup sont importées illégalement des États-Unis.
« La violence armée est un problème complexe », a déclaré M. Trudeau. « Mais au bout du compte, le calcul est en réalité fort simple : moins il y aura d’armes à feu dans nos communautés, et plus chacun sera en sécurité », a-t-il ajouté.
Cette annonce intervient après le massacre de l’école d’Uvalde, au Texas, dans lequel ont péri 19 enfants âgés de 9 à 11 ans ainsi que deux enseignantes sous les balles d’un adolescent ayant légalement acheté un fusil d’assaut.
Durcir les peines pour le trafic d’armes
La proposition de Justin Trudeau a été critiquée par l’opposition conservatrice. « Le vrai problème dans ce pays, ce ne sont pas les propriétaires d’armes à feu respectueux de la loi, qui sont strictement encadrés et strictement contrôlés », a déclaré John Brassard, leader de l’opposition à la Chambre des communes, à Radio-Canada.
Le projet de loi canadien prévoit aussi d’empêcher quiconque est impliqué dans des violences domestiques d’obtenir un permis de port d’arme, et de durcir les peines pour le trafic d’armes. Les chargeurs de fusils pouvant contenir plus de cinq balles seront également interdits.
La Coalition pour le contrôle des armes, fondée après le meurtre de 14 femmes dans une université de Montréal en 1989, a applaudi le projet. « La proposition de suppression progressive de possession privée d’armes de poing est une avancée majeure, et montre que le gouvernement a écouté la voix des victimes », a déclaré la présidente de l’organisation, Wendy Cukier, dans un communiqué.
RFI.FR