Burkina Faso : 30 000 volontaires s’engagent pour la défense de leur patrie
Au Burkina Faso, elles seraient plus de 30 000 personnes âgées de 18 à 77 ans qui se sont inscrites sur les listes pour rejoindre les volontaires pour la défense de la patrie contre le terrorisme.
C’est en octobre que les autorités de la transition avait lancé ce recrutement avec pour mission de protéger, aux côtés des forces de défense et de sécurité, les populations et les biens de leurs communes d’origine.
»Vu ce qui se passe sur ma nation, on a perdu notre terre, moi dans la boucherie, j’ai fait beaucoup de voyages, mais je ne peux plus les faire. Et puis j’ai perdu trop d’amis. J’ai des amis qui faisaient l’orpaillage en brousse vers l’Est, tous sont rentrés à Ouaga et d’autres sont morts. Quand je parle, j’ai envie de pleurer même… Je suis prêt à mourir pour ma patrie » peste Ablassé Kaboré, un volontaire.
Les VDP recevront une formation civique et militaire de 14 jours avant d’être armés et dotés de moyens de communication. Dans leurs rangs figurent des femmes à l’image d’Edwige Nikiéma. Elle est non seulement prête pour participer à la défense de son territoire, mais également à être force de proposition.
« Nous les femmes, nous avons nos stratégies, c’est comme une famille, la nation, c’est ton foyer, c’est ta maison. Comment tu dois faire pour que ta maison, ton foyer réussisse ? Tu ne vas pas exposer ça ! Les stratégies que nous voulons nous pouvons faire nous n’allons pas exposer ça comme ça pour que les gens exploitent ça ! Non ! Nous avons nos stratégies, les hommes aussi ont leurs stratégies nous tous, nous sommes là, c’est pour vaincre le terrorisme. »
Ces enrôlements massifs s’ajoutent à une campagne de recrutement exceptionnel de 3 000 militaires pour renforcer les rangs de l’armée dans la lutte contre les djihadistes.
« La réalité du pays, c’est que les effectifs de l’armée et des autres forces de sécurité et de défense n’arrivent pas à couvrir l’ensemble du territoire donc quand on regarde il y a un problème de maillage qui fait qu’il y a énormément de territoire qui reste non couvert par les forces de défense et de sécurité donc recruter 50 000 (VDP) c’est espérer avoir un peu de forces combattantes sur toute l’étendue du territoire » a expliqué, Zakaria Soré, sociologue à l’Université Joseph Ki-Zerbo.
Le statut des VDP est défini par la loi depuis le 21 janvier 2020. Il s’agit d’une personne de nationalité burkinabé, auxiliaire des Forces de défense et de sécurité servant de façon volontaire les intérêts sécuritaires de son village ou de son secteur de résidence.