COLLISION MORTELLE ENTRE DEUX BUS A KAFFRINE : Mansour Faye parle d’ »accident macabre jamais enregistré dans l’histoire du pays »

Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, et son homologue en charge du Développement communautaire, de la Solidarité nationale, ont effectué le déplacement à Sikilo (département de Kaffrine), sur les lieux où, dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 janvier, est survenu un grave accident de la circulation. Un drame routier qui a occasionné un bilan provisoire de 41 morts et plus de 100 blessés dont 5 dans un état grave.

Le ministre Mansour Faye, en charge des Infrastructures et des Transports terrestres, a eu de la peine pour qualifier le drame. «Il n’y a pas de mots pour qualifier cet accident macabre jamais enregistré dans l’histoire du pays. Nous attendons le président de la République qui sera bientôt sur les lieux pour partager avec toute la nation sénégalaise ce deuil national. Demain (ndlr : Ce lundi) également, un Conseil interministériel va se tenir pour prendre de fortes mesures pour améliorer la mobilité urbaine. Le choc frontal entre ces deux bus serait occasionné par l’éclatement d’un pneu, d’après le compte rendu des premiers éléments de l’enquête. Toutefois, des mesures seront prises pour situer la responsabilité des uns et des autres», a indiqué Mansour Faye.

Interpellé sur la question de la visite technique de certains véhicules, le ministre annonce qu’il est prévu, dans un avenir proche, la démocratisation desdits contrôles pour venir à bout de cette problématique.

A l’en croire, « il faut retenir que les mesures qui sortiront du Conseil interministériel seront strictement appliquées. Car, il faut nécessairement réglementer le transport de nuit. Parce que plus de 80% des accidents de la route se passent la nuit. Cela est une indication, donc il faut revoir les gares routières et les heures de circulations des véhicules de transport en commun ».

« Au-delà des gares routières, il y a ces types de transport appelés ‘Horaires’ qui, pour la plus grande partie, ne remplissent pas les critères. Donc, cela aussi demande un meilleur encadrement, de sorte que tout soit conforme aux normes du secteur. Dans ce cadre, nous comptons renforcer, à l’issue du Conseil interministériel, les mesures qui ont été prises pour la réglementation du transport de nuit », a renchéri Mansour Faye.

Avant de lancer « un appel à l’ensemble des acteurs ». « Tant que l’on ne prendra pas le taureau par les cornes, on ne pourra empêcher qu’il y ait des gares privées. Mais, il nous faut l’encadrer afin que chacun puisse respecter les normes. Nous lançons encore un appel à l’ensemble des acteurs. Parce que tant qu’on fermera les yeux sur certaines pratiques, de tels drames vont se reproduire. Et l’Etat est déterminé à tout faire pour que pareille situation ne se répète pas. On va prendre nos mesures, et l’appliquer, en collaboration avec les forces de défense et de sécurité », a déclaré Mansour Faye.

Concernant les deux bus en collision, il dit ne pas croire qu’ils ne soient aptes aux contrôles techniques. « Je ne sais pas encore. Parce que la gendarmerie qui a ouvert une enquête n’a pas relevé un défaut de visite technique de ces véhicules. Je suis convaincu qu’ils sont en règle, sur ce côté. Mais, il nous faut prendre en compte une chose, il n’existe qu’un centre de visite technique au Sénégal. Il se trouve à Dakar. C’est la seule structure de contrôle dotée d’équipements nécessaires. Tel n’est pas le cas dans les autres régions où il n’y a que des contrôles visuels et un semblant de contrôle technique », a-t-il noté. Avant de conclure : « Nous étions dans un processus d’ouverture de centres de contrôle technique. Nous verrons dans une ou deux semaines, comment avec les services de l’Etat, faire pour ouvrir des centres de contrôle technique, en urgence. Ainsi, on n’aura des structures de contrôles plus performantes. Ce qui va favoriser une meilleure sécurité des populations ».