La Presse Sénégalaise : Entre Division Politique et Aspiration à l’Unité (Par Aliou Top)
Dans un paysage médiatique en constante évolution, la presse sénégalaise se trouve à un carrefour délicat. D’un côté, nous avons des autorités qui tentent de donner un coup de balai au secteur, en se basant sur le nouveau code de la presse. De l’autre, nous faisons face à une réalité plus sombre : une presse fragmentée, souvent utilisée comme un instrument par les hommes politiques pour conforter leur pouvoir, et une multitude d’associations qui témoignent de cette division.
Depuis des décennies, la presse au Sénégal a été le reflet des luttes de pouvoir. Les médias, en tant que quatrième pouvoir, sont souvent pris en otage par des intérêts politiques. Chaque camp tente d’imposer sa narrative, et les journalistes se retrouvent piégés dans cette guerre de position. Les nouvelles autorités, conscientes de cette situation, ont promis d’assainir le secteur. Toutefois, leurs méthodes soulèvent des interrogations. En s’appuyant sur certains articles du code de la presse, elles semblent vouloir renforcer leur contrôle sur les médias, tout en ignorant d’autres dispositions qui garantissent des droits et des avantages aux journalistes et aux organes de presse.
Cette dichotomie est particulièrement préoccupante. D’un côté, il est essentiel de veiller à ce que la presse ne soit pas un terrain de débauche et de désinformation. Les abus de la liberté d’expression doivent être combattus. Mais de l’autre, il est tout aussi crucial de protéger les droits des journalistes et d’assurer un environnement où la presse peut s’épanouir sans craindre la répression. Ignorer les articles qui garantissent ces droits, tout en promulguant ceux qui visent à contrôler, crée un déséquilibre dangereux.
La multitude d’associations de presse qui jalonne le paysage médiatique sénégalais est une autre manifestation de cette division. Chaque association, avec ses propres objectifs et priorités, semble souvent plus préoccupée par ses intérêts particuliers que par une vision commune de la presse. Cette fragmentation n’est pas sans conséquences. Elle affaiblit la voix collective des journalistes et rend difficile la mise en place d’initiatives visant à défendre la liberté de la presse et à promouvoir l’éthique journalistique.
Aliou Top DG Sunugal 24