Le Mondial pour encourager l’activité physique dans le Golfe
Selon le ministère qatari de la Santé, 43% des adultes de l’émirat ont un faible niveau d’activité physique et plus des deux tiers (70,1%) sont en surpoids. 24% meurent de maladies cardiaques tandis que le diabète est responsable de 7% des décès.
Dans la région, le sultanat d’Oman connaît le même problème, avec 66% de sa population en surpoids ou obèse, selon les chiffres officiels, tandis qu’au Koweït 35 à 40% des enfants étaient obèses selon une étude de 2020.
Aux Emirats arabes unis, l’obésité chez les enfants a bondi pour atteindre 17,4% en 2020, contre 12% deux ans plus tôt, selon le ministère de la Santé.
Les modes de vie sédentaires et les régimes trop riches sont en cause dans cette région désertique, qui importe la majorité de sa nourriture et où les étés sont parmi les plus chauds au monde, rendant pénible toute activité physique extérieure.
« Santé pour tous »
Sur une tribune du petit stade de Doha, l’Egyptienne Najwa Mohammed, derrière son niqab, suit des yeux son fils Abdelrahmane, qui court derrière un ballon. « Le sport améliore la santé mentale et physique des enfants, c’est très important », commente-t-elle.
Dans un rapport publié en octobre, l’OMS a averti que « près de 500 millions de personnes développeront » des maladies « imputables à l’inactivité physique d’ici à 2030 » et a appelé les gouvernements à « prendre des mesures urgentes ».
« L’obésité est liée à de nombreuses maladies chroniques telles que le diabète et l’hypertension, il est donc très important d’associer le sport à la santé », explique à l’AFP le Dr Yousef Al-Maslamani, porte-parole de la Coupe du monde 2022 pour les questions de santé.
Les pays du Golfe tentent à présent de promouvoir un mode de vie plus sain. Le Qatar accueillait ainsi samedi deux courses de 3 et 5 kilomètres, dans le cadre de la campagne « Santé pour tous » de l’OMS.
« Nous connaissons l’impact négatif sur la santé des enfants que peut avoir le manque d’exercice », remarquait le président de la Fifa Gianni Infantino.
L’impact des grandes compétitions sportives sur la santé publique reste incertain. En 2019, un institut de recherche britannique a conclu que les Jeux olympiques de Londres en 2012 n’ont eu que des effets « limités et passagers » sur l’activité physique de la population locale.
Chez les plus jeunes, le message semble au moins avoir été entendu. A la Cedars Sport Academy, Oubay El-Sayyed, 9 ans, encourage ses camarades sous le regard approbateur de sa mère, Nada. « Tu ne devrais pas jouer tout le temps avec ton téléphone parce que tu dois faire un peu d’exercice », lance-t-il. « Le football va te faciliter la vie et t’aider ».
AFP