Le vol censé transporter des migrants du Royaume-Uni vers le Rwanda est annulé
C’est un revers humiliant pour le gouvernement britannique : malgré sa détermination à expulser des migrants vers le Rwanda pour dissuader les arrivées illégales au Royaume-Uni, le premier vol, prévu mardi soir, a été annulé à la suite de recours de dernière minute.
La Cour européenne des droits humains (CEDH) a accordé aux passagers de l’avion une suspension de leur obligation de quitter le territoire, explique notre correspondante à Londres, Emeline Vin. Une intervention quelques minutes avant le départ annoncé de l’avion, qui devait emmener des migrants arrivés illégalement en Grande-Bretagne, au Rwanda, pour qu’ils y demandent l’asile.
Les associations avaient déposé un recours lundi 13 juin, après l’échec de leurs possibilités au Royaume-Uni. La CEDH a pris mardi soir une « mesure d’urgence » concernant un des passagers de ce vol. La CEDH a en effet estimé que l’expulsion d’un demandeur d’asile irakien devait être repoussée jusqu’à ce que la justice britannique ait examiné la légalité du projet de loi du gouvernement. Or cet examen n’aura lieu qu’en juillet.
Pour les associations qui défendent les droits des demandeurs d’asile, cette décision émanant de Strasbourg, est un soulagement. « C’est un soulagement. Lundi, en déposant un recours, nous étions convaincu que les autorités ne pourraient pas expulser des personnes sans que sa politique ne soit validée. Lorsque la justice a rejeté notre requête, nous étions choqués. Maintenant, nous devons nous préparer et attendre l’examen du projet de loi qui aura lieu en juillet : ce sera un moment déterminant », admet Clare Moseley, la directrice de l’ONG Care4Calais.
Un par un, les passagers de l’avion sont donc sortis de l’avion.
« Dernier billet annulé. PERSONNE NE PART AU RWANDA », a tweeté l’association d’aide de soutien aux réfugiés Care4Calais qui avait annoncé de précédentes annulations d’expulsions.
BREAKING: Last ticket cancelled.
NO ONE IS GOING TO RWANDA
— Care4Calais (@Care4Calais) June 14, 2022
Pour la société civile, l’annulation de ce premier vol n’est qu’un répit.