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Sonko met encore en garde

«Si Macky veut la paix, il l’aura, s’il veut des problèmes, il les aura. Il n’est pas question qu’on se livre à lui»
Dans ses diatribes, Sonko accuse : «le seul problème de ce pays, ce n’est pas l’antagonisme entre les parties politiques, mais c’est la justice sénégalaise qui a accepté d’être un instrument au service de la politique, d’un régime. C’est le seul problème. Si la justice acceptait d’être une justice impartiale, au-dessus des contingences politiques, il n’y aurait plus de problèmes au Sénégal». Il trouve aussi que «le seul problème au Sénégal, c’est un homme, un Général qui continue à donner à Macky Sall des assurances qu’il peut mâter, écraser tout le monde, qu’il peut marcher sur des cadavres. Un Général qui dit à Macky Sall, ‘demain, si on me demande d’aller cueillir Ousmane Sonko, j’irai le cueillir quoi qu’il en coûte. Macky Sall doit arrêter d’écouter ces pyromanes. Tous les régimes qui sont tombés d’une certaine manière et nous ne le souhaitons pas pour lui, ont été instrumentés et poussés vers l’abîme par des gens civils et militaires qui leur tenaient ce genre de discours. Il est temps qu’il revienne à la raison et qu’il comprenne qu’il n’a pas hérité le Sénégal de ses parents et qu’il ne le transmettra pas à ses enfants».
Il n’a pas manqué de revenir sur ses menaces formulées à Keur Massar. «ce que j’ai dit tient plus encore aujourd’hui. Tout le monde se prépare quartier par quartier, maison par maison. Si Macky Sall veut la paix, il l’aura. S’il veut des problèmes, il les aura parce qu’il n’est pas question qu’on se livre à lui. Je dis la même chose aux gens, ceux qui vous disent ne sortez pas, refusez qu’on vous emprisonne, si vous mourez c’est votre perte, ceux-là ne vous aiment pas, n’aiment pas ce pays. Personne n’aime les problèmes, mais si le Prophète en est arrivé à prendre les armes, c’est qu’il était dos au mur. Tout le monde veut la paix, mais cela se travaille et il faut être deux parties pour cela». Mais se désole-t-il : «au Sénégal quand le pouvoir qui a les moyens de répression tape, on ne dit rien` ; Mais il suffit que les opprimés se rebiffent pour qu’on les accuse d’attiser la tension. On connait la religion, elle ne recommande la prise des armes que pour nécessité de se défendre. Donc c’est la légitime défense qu’on connait. On n’a jamais été initiateurs d’attaques, on n’a jamais frappé, insulté et on ne le fera jamais. Pourtant, on nous brutalise, on nous emprisonne, on nous insulte, on nous tue. Ceux qui incitent à tuer Ousmane Sonko se baladent libres, il faut que cette injustice cesse». A en croire Sonklo, «ce qui est en jeu, c’est qu’au bout des douze mois qui arrivent, qu’on reprennent notre destin en main, que les problèmes de détournement de deniers publics, d’évasion financière, de clientélisme cessent et qu’on réinjecte l’argent public au profit des populations. Il ne reste que 12 mois pour cela et vous verrez qu’il y aura le plus grand rassemblement des forces vives de la Nation, le plus grand cadre qu’on n’ait jamais vu au Sénégal. Et personne ne nous détournera de cet objectif».
Ousmane Sonko explique les clins d’œil de l’opposition aux partenaires étrangers
«Pourquoi depuis quelques jours YAW s’adresse beaucoup à la communauté internationale»
Face à la presse, en compagnie d’autres leaders de la coalition Yewwi Askan Wi, Ousmane Sonko a longuement expliqué «pourquoi depuis quelques jours YAW s’adresse beaucoup à la communauté internationale». Et c’est parce qu’ils se sont rendu compte qu’ils ont «plus ou moins délaissé cet espace extrêmement important». «Le régime de Macky Sall est totalement fini au Sénégal, à l’intérieur au niveau des opinions, des électorats. Il sait qu’il est extrêmement minoritaire et minorisé dans le pays nonobstant les pratiques de fraudes massives qui lui permettent de réduire ou de maquiller cette minorité qui est la sienne», explique Sonko selon qui «le terrain de prédilection de Macky, c’est l’international au niveau multilatéral comme bilatéral».
Le président de PASTEF souligne qu’«il n’a jamais été question d’être contre qui que ce soit, mais d’être d’abord pour nous-mêmes avant tout, en tant que Sénégalais et Africains. Dans ce monde globalisé, le Sénégal a des partenaires et entre partenaires, on s’accorde une importance mutuelle». A l’en croire, s’ils insistent autant désormais, c’est parce que «de plus en plus (leur) discours est entendu. Il était écouté, maintenant il est entendu et de plus en plus compris et c’est tant mieux parce que l’avenir des relations entre le Sénégal et tout autre Etat étranger et l’avenir des relations entre l’Afrique et le monde n’est plus cette vision focardienne qu’on avait de l’Afrique, mais cet avenir, c’est les discours comme les nôtres qui pourront le définir».
Selon lui, «il faut que le reste du monde comprenne qu’il a désormais affaire à des peuples majeurs qui ont fait leur mue et qui comprennent où se trouvent leurs intérêts . Et ce n’est pas en mettant des présidents de la République, en leur donnant des blancs-seings et en fermant les yeux sur leurs exactions contre leurs populations dès lors qu’ils satisfont aux intérêts de ces puissances étrangères, qu’on pourra continuer à perpétuer une relation». Sonko leur lance : «les partenaires comprennent le discours que nous leur tenons. Il ne s’agit pas d’être contre X ou Y. Mais qu’ils comprennent qu’à chaque fois qu’ils fermeront les yeux sur les exactions, les manipulations constitutionnelles pour que des présidents de la République se perpétuent, ils alimenteront un sentiment anti-français ou anti-occidental. Ce n’est pas par rapport aux Français, mais par rapport à la politique de l’Etat français. Les Sénégalais n’ont pas de problèmes avec les Français, les Américains ou les Allemands, mais plutôt avec des pratiques et politiques d’Etat».
«Ce qu’on demande, c’est la réorientation, le réajustement, le rééquilibrage parce que nos peuples ont droit au même bonheur, à la même prospérité, à la même qualité de vie que les autres peuples. On ne peut plus continuer à subir. On est pour des partenaires gagnant-gagnant, solides, bénéfiques à toutes les parties, mais pas d’un partenariat de domination», clame-t-il, non sans demander à ces partenaires étrangers de «tenir un langage de vérité à Macky Sall et à son régime, qu’il ne peut pas réussir le pari qu’il s’est fixé, qu’il ne peut pas se fixer un troisième mandat dans ce pays. Le Sénégal n’est pas la Côte d’Ivoire et ne l’acceptera pas. Qu’il ne peut pas effacer des réalités politiques. Autant on lui reconnait qu’il est une réalité politique, autant il a en face de lui des réalités politiques du moins aussi fortes. Il ne peut pas les effacer en instrumentalisant la justice».

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